Perpignan : que fait la police ?
Tribune de L'Alternative
Quand on parle de Perpignan aujourd’hui en France, c’est sur des sujets mettant en cause le maire, Louis Aliot, (RN/FN) et sa gestion peu démocratique et brutale de la ville. Étonnant, non ?
Après le désordre organisé pour ne pas nommer à la tête de la principale structure culturelle de Perpignan, l’Archipel, un professionnel faisant consensus parmi les partenaires institutionnels (1), voici mises à jour certaines pratiques de la police municipale, fleuron et objet de toutes les attentions du maire.
C’est le site d’information indépendantBlast (2) qui a enquêté sur ce qu’un habitant de Perpignan appelle « une milice municipale ». Sans aller jusque là, on ne peut ignorer ces « bleus », armés jusqu’aux dents, qui, à pied, en vélo, en voiture, quadrillent par équipe de trois la cité. Au centre ville, ils dissuadent, en les entourant de près, les sans-logis et autres mendiants de stationner devant les grands magasins.
Ailleurs, ce que décrit Blast, vidéos à l’appui, ce sont des actes gratuits, de la part de certains agents « en roue libre », de violences verbales accompagnées par des agressions physiques, chien à l’appui, les policiers n’étant jamais menacés.
Avec un contingent de 192 agents, des postes dans chaque secteur, une vidéo surveillance généralisée, la police perpignanaise est, selon des statistiques relevées en novembre 2022 par le journal Le Parisien consacrées aux « villes les plus sûres », la 8ème ville de France en effectif et la 2ème au regard de sa population mais à la... 261ème place de ce palmarès (sur 273 villes de plus de 20 000 habitants). Soit en fin de peloton.
À quoi donc sert cette police omniprésente, mais inefficace à enrayer la délinquance en progression, selon les chiffres fournis en 2022 par le ministère de l’Intérieur ?
Elle sert, comme elle a servi pendant la campagne électorale, à donner à la population une image d’une municipalité qui place la sécurité au centre de sa politique. C’est une constante de ce parti d’extrême droite de montrer ses muscles contre la délinquance, et de dénoncer l’immigration avec laquelle ils font évidemment le lien.
Malheureusement, ces propos suscitent, sur le terrain, des comportementsdécomplexés d’agents assurés de pouvoir agir impunément .
Qui contrôle cette police ?
Louis Aliot, dont c’est le domaine réservé, est le chef de cette police.
On est donc à Perpignan avec une police municipale sous l’autorité d’un maire sans opposition pour superviser au conseil municipal, sans rendre des comptes à quelque niveau que ce soit de l’État, et bien sûr, sans transparence pour les Perpignanais·es.
Louis Aliot, ne l’oublions pas, est aussi vice-président du R.N. Ce qui se joue à Perpignan, à partir de cette police affranchie de garde-fou citoyen et républicain, est aussi l’expérimentation d’un système pour un parti qui veut le pouvoir en France.
À Perpignan, La police municipale doit être un service public de proximité assurant la sécurité dans tous les quartiers, et non un instrument au service des ambitions d’un maire d’extrême droite.
Sur ce sujet grave qu’est la gestion d’une police dans une ville soumise à la misère sociale et économique, l'Alternative ! Endavant propose d'engager un débat avec celles et ceux qui veulent préparer un avenir différent pour Perpignan. Un Perpignan démocratiquement participatif, écologique, ouvert à l'altérité et aux transformations sociales et culturelles.
1)Télérama
2) Blast : blast-info.fr
L'Alternative ! Endavant- 12 mai 2023
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